Un cimetière
et un quartier
Le cimetière de la Chacarita porte le même nom que le quartier de la ville de Buenos Aires qui l’abrite. “Chacarita” est la dérivé de “Chacara” ou “Chacra” en lanque Quechua signifie “ferme” ou “grange” et renseigne sur les origines agricoles de ces terres.
Inauguré en 1871 par la municipalité de Buenos Aires pour faire face à l'épidémie de fièvre jaune, le cimetière Chacarita se trouvait à l’origine en dehors de la ville de Buenos Aires. Rattrapé par la croissance de la capitale, il occupe aujourd'hui une position centrale. Avec ses 95 hectares, il s’agit du plus grand cimetière de Buenos Aires, d’Argentine et de l‘un des plus grands au monde. Là où reposent des figures argentines comme les tangueros Carlos Tango, Osvaldo Pugliese ou Aníbal Troilo, entrent en moyenne 80 personnes chaque jour.
Depuis sa création, l’organisation spatiale de la nécropole et ses limites avec la ville ont été modifiées à plusieurs reprises s’adaptant aux évolutions historiques et socio-économique de la capitale argentine. En expansion jusqu’à la fin du XIXe, le cimetière connaît depuis un phénomène récent de rétrécissement, petit à petit grignoté au profit de la ville des vivants.
Un double de la Ville
Véritable ville dans la ville et double de celle-ci, le cimetière de la Chacarita reflète les différentes typologies de bâti présentes dans Buenos Aires. Face à l’entrée principale, les mausolées en marbre richement décorés de la seconde moitié du 20e siècle font échos aux immeubles bourgeois d’influences européennes du quartier de la Recoleta. Dans le coeur géographique du cimetière, le Sexto Panteón résonne avec les grands ensembles et les planifications urbaines de la deuxième moitié du XXe siècle. En périphérie, de simples croix de bois soulignant les sépultures dans une mer de mottes de terre fraîche rappellent l’habitat informel des bidonville.